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Harry Potter
et
le triangle de
lumière
par San
Chapitre 3
Le bonguifore
"Harry !" crièrent les Weasley
et Hermione à l'unisson. Ils étaient tous là,
autour de la cheminée, emmitouflés dans des couvertures
à carreaux, serrés les uns contre les autres.
"Oui, c'est bien moi, répondit-il bêtement
toujours affalé sur sa valise dans un nuage de gazette."
Il vit arriver Hedwige qui hululait joyeusement.
"Alors, comment ça c'est passé ? demanda
Fred curieux.
- Ce n'est pas le moment de le fatiguer avec tes questions, Fred,
lança Mme Weasley. Il a besoin de se reposer, il doit
être épuisé !
- Ca va à peu près, répondit Harry un peu
patraque.
- Mon pauvre chéri, reprit-elle avec compassion, ce n'est
jamais très agréable de fuir une maison avec une
cage et une énorme valise par le réseau de cheminette !
- Quoi ? Tu veux rire maman, s'exclama Georges ! Ca
doit être génial !
- Arrête de dire n'importe quoi, toi, gronda-t-elle. Viens,
reprit-elle à l'intention de Harry, je vais te faire un
chocolat chaud, ça va te réchauffer.
- Euh... on pourrait en avoir un nous aussi ? tenta Bill
en grelottant sous sa couverture."
Mme Weasley le regarda en fronçant les sourcils, puis,
cette fois avec un grand sourire, dit :
"Allez, venez tous !
- Wahouuuuuuu ! lança Ron."
Et tous se précipitèrent dans la cuisine sauf
Harry qui clopinait tant bien que mal derrière, la cheville
toujours douloureuse.
"Qu'est ce que tu as mon chéri ? demanda
Mrs Weasley d'un air inquiet.
- L'oncle Vernon ne voulait pas que je parte, il m'a attrapé
la cheville et quand il a lâché, elle a frappé
le rebord de la cheminée."
Mrs Weasley examina rapidement le pied de Harry avant d'appeler
son mari :
"Arthur, tu peux aller me chercher le grimoire des premiers
secours, je ne me souviens plus de la formule pour les pieds
cassés ! Ca fait tellement longtemps que je n'en
ai pas eu à soigner, ajouta-t-elle à l'adresse
de Harry.
- Qu'est ce qu'elle est froide cette maison quand il n'y pas
de feu ! s'exclama Charlie en se frottant vigoureusement
les mains.
- Oui, renchérit Ginny, j'ai bien cru qu'on allait mourir
gelés !"
Elle était devenue écarlate quand Harry l'avait
regardé. Elle était toujours sous le charme, depuis
la première fois qu'il était venu au Terrier.
"On ne pouvait pas allumer le feu voyons, dit Mr Weasley,
sinon Harry serait arrivé dans les flammes !
- Mais on le sait bien, dit Ron, en baillant.
- On est content de te voir, dit Percy de son air solennel.
- Mais alors Harry, demanda Fred, ça c'est passé
comment ?"
Harry entreprit de leur raconter ses quelques péripéties
et, quand il eut terminé, Georges s'exclama :
"Jamais vu des moldus aussi épuisants !
- Et puis sur ce coup là, ils ont été vraiment
bêtes au ministère de la magie, renchérit
Fred. Prévenir les Dursleys que tu allait leur fausser
compagnie, c'est vraiment n'importe quoi !"
Harry approuva d'un signe de tête mais remarqua que
les jumeaux s'agitaient étrangement. Quand il fut sûr
que personne ne le voyait, Fred fit signe à Harry qu'ils
voulaient lui parler. Harry vit Georges articuler très
clairement, sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche :
"Derrière la maison."
Harry hocha discrètement la tête en signe d'approbation
puis indiqua à l'ensemble des personnes :
"Je vais aux toilettes."
En réalité, il sortit, clopin-clopant et se rendit
au lieu indiqué par les jumeaux qui le rejoignirent quelques
instants après.
"Alors ? demanda Harry.
- Euh... hésita Georges, on voulait te parler de l'argent
que tu nous a offert.
- Oui et alors ?
- Et bien... on a acheté comme tu nous l'as demandé
la robe de soirée de Ron...
- On a pris la plus belle qu'on a trouvé, assura Fred.
- Ce n'est pas une robe farceuse, s'inquiéta Harry.
- Oh non ! Pas du tout ! s'exclama Georges, mais...
tu nous as donné mille gallions... et... on a regardé
un peu les prix des locaux, on s'est même renseignés
sur les prix des fournisseurs pour notre magasin de farces et
attrapes, ça peut paraître bête mais après
tout, on entame notre dernière année à Poudlard
et...
- Et ?
- Et tu nous a donné bien plus d'argent qu'il n'en faudrait,
termina Fred.
- Menteurs ! s'exclama Harry.
- Mais si !
- De toute façon, si vous ne voulez pas fermer deux jours
après avoir ouvert, il va bien vous falloir un peu d'économie !
Gardez l'argent, vous en aurez besoin. Allez, venez on rentre."
Et tous trois, reprirent le chemin de la cuisine.
"Harry, viens ici s'il te plaît, j'ai la formule
pour ton pied ! dit la voix de Mrs Weasley venant du salon."
En une minute, ce fut arrangé. Sa cheville était
encore enflée et un peu douloureuse mais l'os n'était
plus cassé et, dans quelques heures, la douleur s'effacerait.
Arrivé, à la cuisine, Harry se souvint d'un des
sujets de la première lettre que Ron lui avait envoyée
ces vacances et s'adressa à Charlie :
"Alors ! s'exclama-t-il, ce dragon ?"
Charlie, Harry, Bill et Mr Weasley se mirent à parler
de dragons en tous genres, tandis que les autres parlaient de
Quidditch.
"Bien, déclara Percy. Je vais aller me coucher,
j'ai mon rapport à terminer demain.
- Tu travailles sur quoi en ce moment ? demanda Harry.
- Sur le bilan du nouveau réseau international de sorcellerie
qui a été mis en place.
- N'en demande pas plus, dit Ron à l'oreille de Harry,
sinon il va te dire quelles sont les bavures de chaque pays et
tout le tralala. Il est devenu directeur de ce département
et il ne se prive pas de le faire remarquer. "
Harry s'abstint donc de poser des questions mais dit tout
de même :
"Bravo pour ton nouveau poste.
- Merci, Harry, répondit-il d'un ton hautain."
Tous finirent par retourner dans leur chambre. Ron, Hermione
et Harry discutèrent un moment.
"Alors, c'était bien ces vacances avec Viktor,
Hermione ? lança Harry sans s'apercevoir que cette
dernière lui lançait des regards désespérés.
- C'est quoi cette histoire de vacances avec Viktor ? s'exclama
Ron.
- Tu ne sais pas ? reprit Harry. Elle est allée en
Bulg..."
Harry s'interrompit en voyant l'air rageur de Ron. Il sentit
qu'il n'aurait jamais dû dire ça.
"Ne me dis pas que tu as accepté l'invitation
de ce type ?"
Hermione ne répondit pas.
"Mais tu es complètement folle !
- Mais pourquoi ? intervient Harry incrédule, c'est
un type bien...
- IL EST A DURMSTRANG !!! rugit Ron.
- Il n'y est plus, intervint Hermione, il a fini ses études.
- Mais c'est encore pire ! Il sort de Durmstrang !
- Je ne te comprends pas Ron, râla Hermione, tu étais
le premier à lui demander un autographe à la gare
et maintenant, tu me critiques parce que j'ai accepté
son invitation.
- Tu dois sûrement bien me comprendre vu que tu n'en as
parlé qu'à Harry !
- J'étais sûre de ta réaction mais je ne
comprends pas que tu changes ainsi d'avis quand ça me
concerne et quand ça te concerne.
- Mais moi c'est tout différent, s'emporta Ron, je le
vois comme joueur de Quidditch, pas comme sortant de Durmstrang !
- Et moi je le vois comme humain, pas comme sortant de Durmstrang
non plus !"
Ron ne sût pas répondre à cette réplique
bien placée. Il bafouilla un moment avant de se précipiter
sur son lit, d'où il ne voulut plus bouger.
Hermione et Harry se retirèrent. Il allèrent s'asseoir
dans les fauteuils du salon. Ils avaient tous les deux des petits
soucis sentimentaux que Ron ne voulait pas entendre. Hermione
commença après un moment de silence :
" Il est gentil Viktor, dit-elle timidement. Il m'a dit
qu'il viendrait me voir en Angleterre aussi souvent que possible.
Il m'a dit aussi qu'il aimait énormément son pays
natal mais qu'il préférait l'Angleterre parce que...
j'y étais."
Harry raconta ensuite qu'il vibrait pour Cho Chang, qu'il
avait reçu une lettre d'elle, et expliqua les relations
en triangle qu'ils avaient eu l'année précédente
Cédric, Cho et lui. Hermione compatit autant que Harry
compatit quand elle lui expliquait qu'elle avait honte car Viktor
avait reçu des beuglantes à cause de l'article
de Rita Skitter. Ils discutèrent ainsi pendant une petite
heure, avant que Ron n'arrive.
Il se balança un moment d'un pied à l'autre, n'osant
pas les regarder dans les yeux, avant de lâcher difficilement :
"Excuse-moi Hermione, j'ai eu tort...
- Viens t'asseoir, répondit-elle gentiment. On parlait
de..."
Mais elle s'interrompit, surprise. Harry avait entonné
une chanson en français.
...Les amours mortes, n'en finissent pas de mourir...
"Merveilleuse voix de ténor, Harry, dit Ron, mais
si tu peux traduire ?
- Les amours mortes n'en finissent pas de mourir. C'est une chanson
d'un chanteur français dont je ne me rappelle plus le
nom. Je l'avais apprise en primaire.
- C'est marrant, après ça, je crois deviner le
sujet de votre conversation !"
Il s'installa dans un fauteuil près des deux autres
et entra à son tour dans la conversation, parlant de son
faible pour Fleur Delacour.
Puis, ils finirent par s'endormir.
" Ma parole ! Vous avez passé la nuit là ?"
Harry se réveilla en sursaut. C'était Mrs Weasley
qui avait parlé.
"Qu'est ce qui ce passe ? demanda Ron encore embrumé."
Il poussa du coude Hermione, encore endormie, qui se réveilla
en laissant échapper un long et bruyant bâillement.
"Allez, venez manger ! répondit Mrs Weasley."
Tous trois se rendirent donc à la cuisine. Elle était
bondée. En plus de Mr et Mrs Weasley, Charlie, Bill, Percy,
les jumeaux et Ginny, il y avait Lee Jordan (un ami des jumeaux),
Pénélope Deauclaire, (l'amie de Percy), Mr Diggory
(le père de Cédric qui travaillait au ministère),
et Lucie Denon (une camarade de Ginny). Quand Harry, Ron et Hermione
arrivèrent, il y avait en tout quinze personnes. Ils en
restèrent bouches bées. Voyant leur expression
de stupeur, Mr Weasley s'éclaircit la gorge et commenta :
"Mr Diggory est venu pour une affaire concernant le ministère,
Percy a invité Pénélope à visiter
une exposition sur Hector le Victorieux, un grand sorcier du
XV° siècle, et Lee et Lucie vont venir faire leur
achats avec vous et Molly."
Ils s'installèrent et les conversations reprirent.
Hermione s'intéressa à Hector Le Victorieux avec
Pénélope et Percy, Harry parla Quidditch avec les
jumeaux et Lee, Ron et Bill discutèrent d'un article de
La gazette du sorcier sur les échecs de la convention
internationale, Lucie et Ginny se racontaient leur vacances,
et les autres parlèrent de la brouille entre Poudlard
et le ministère.
Après être sortis de table, Bill, Charlie, Lee,
Les jumeaux, Harry, Ron, Hermione et Ginny firent une partie
de Quidditch. Harry en profita pour essayer les quelques figures
qu'il avait apprises grâce aux balais miniatures que Hermione
lui avait offert. Entre autres, la chandelle de Louts, qui consistait
à monter en chandelle en laissant croire que l'on poursuivait
le vif d'or puis, au dernier moment, se laisser chuter pour le
rattraper tout en bas. Peu après, ils atterrirent.
"Eh, Harry, questionna Fred, tu crois que ça va être
qui le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor
maintenant que Dubois est parti ?
- Oh, répondit-il, sûrement Katie, Elle est douée
et elle a le sens tactique. Mais ça se passe comment pour
le désigner ?
- On ne sait pas, nous, on a toujours eu Dubois comme capitaine,
répondit Georges.
- Eh ! Charlie, lança Fred à son frère
qui avait était capitaine, comment est-on désigné
chef de l'équipe de Quidditch à Poudlard ?
- Par vote, répondit-il. Tous les joueurs, plus la directrice
de la maison et la prof de vol votent à bulletins secrets.
On n'a pas le droit de voter pour soi-même et on doit jurer
de choisir avec impartialité.
- Et ensuite c'est le capitaine qui choisit les joueurs ?
demanda Harry.
- Oui, mais généralement, il garde les mêmes.
- Oui mais pour ceux qui ont terminé leurs études ?
- C'est bien lui qui choisit les remplaçants."
Ils retournèrent tous à l'intérieur.
Une heure plus tard, Mrs Weasley les appela :
"Venez, tous ceux qui doivent aller sur le Chemin de Traverse.
Prenez un sandwich et venez à la cheminée !"
Harry suivit les autres, saisit un des sandwiches posés
sur la table du salon et passa après Ron avec la poudre
de cheminette en criant haut en fort : Chemin de Traverse !
Il se retrouva sur le pavé de la petite rue.
"Venez, dit Mrs Weasley, on va aller manger nos sandwichs
au Chaudron Baveur, avec une bonne petite bièraubeurre."
La petite tribu se rendit donc dans le bar miteux.
"Quelle heure est-il ? demanda Molly quand il eurent
terminé leur repas.
- Si vous y comprenez quelques chose, répondit Harry en
tendant la montre que Hagrid lui avait offert.
- Mais elle est magnifique, s'exclamèrent les Weasley
en choeur.
- C'est une montre de mage, dit Ron ébahi.
- Et bien c'est très simple, dit Mrs Weasley. Déjà,
quand tu pense à quelqu'un, si cette personne veut bien
que tu le saches, la montre te dit où il est : en
trajet, au bureau, etc. Elle peut aussi répondre à
des questions par oui ou non du moment que, une fois de plus,
la personne qui peut être concernée veuille bien
que tu le saches. Elle a soudainement une impression bizarre
et se pose tout d'un coup "Est-ce que je veux bien qu'il
le sache ?", je peux en parler car j'ai déjà
ressenti cet effet et je peux t'assurer que l'on se sent tout
bête après ! Mais ne l'utilise pas trop souvent
car les gens ont tendance à s'agacer de ces questions
et ils finissent par répondre toujours non. Les planètes,
elles, te donnent l'année, la date, l'heure avec les secondes,
elles te disent si il fait jour ou nuit et même te donne
le temps qu'il va faire sur les trois jours à venir.
- Et comment on fait pour lire tout ça ? demanda
Harry perplexe."
Après dix minutes d'explications, Harry avait compris.
"Notre horloge dans la cuisine est aussi une horloge de
mage, dit Georges, mais bien moins perfectionnée. Ce n'est
pas commun d'en avoir une.
- En tout cas, il faut y aller, reprit sa mère. Il est
treize heures et Harry a rendez-vous à la demie. Allons
chercher des sous."
Arrivé à Gringotts, la banque des sorciers, le
petit groupe se divisa, chacun partant vers son coffre. Après
un long chemin dans un petit wagonnet, Harry arriva devant une
grande porte. Le gobelin qui l'accompagnait l'ouvrit en l'effleurant
du doigt. Harry entra et remplit un petit sac de pièce,
puis ressortit.
De nouveau à l'air libre, le petit groupe attendit une
minute Hermione qui n'était toujours pas revenue. Quand
elle ressortit à son tour, il était l'heure du
rendez-vous. Ils revinrent près du chaudron baveur qui
était l'entrée du Chemin de Traverse.
Hagrid était là.
"Ah ! Tu es là Harry, s'exclama-t-il en les
voyant arriver. Pile à l'heure ! Bonjour Molly, dit-il
à l'adresse de Mrs Weasley, bonjour vous autres, lança-t-il
vers Ron, Hermione, Ginny, Lucie, Lee et les jumeaux.
- Bonjour Hagrid, répondirent-ils tous.
- Harry, reprit le demi géant, je doit t'accompagner pour
faire tes achats.
- Ah ! C'était pour ça ce rendez-vous !
dit Harry. Mais... pourquoi ?
- Harry, Tu-Sais-Qui est de retour, voyons ! Dumbledore
a tenu à ce que j'assure ta sécurité. Il
a confiance en moi, ajouta-t-il fièrement. Alors, par
où veux-tu commencer ?
- Il me faudrait... commença Harry en sortant la liste
de sa poche, ah oui, il faudrait que j'achète de nouveaux
gants, un nouveau chapeau et une nouvelle cape d'hiver. Les robes
de travail pourront encore tenir un an.
- Bien, Ron et Hermione, vous allez avec Harry et Hagrid, je
suppose, intervint Mrs Weasley, les autres, venez avec moi, on
se retrouve ici dans deux heures et demie."
Elle repartit avec les jumeaux, Lee, Ginny et Lucie. "Allons
y, dit Hagrid."
Ils partirent donc à leur tour renouveler leur fournitures,
Hagrid aux aguets, veillant à avoir toujours Harry dans
son champ de vision.
"Dépêche-toi mon garçon, lançait-il
de temps en temps, je n'aime pas trop ce coin-ci du chemin."
Harry ne l'avait jamais vu aussi nerveux, surtout dans cette
rue réputée sûre.
Ils firent ainsi la librairie, le magasin de prêt à
sorcier, la papeterie, le magasin pour potions où ils
renouvelèrent leur stock d'ingrédients.
Au bout de deux heures Hagrid demanda :
"Tout le monde à tout ce qu'il faut ?"
Harry hésita, ayant peur qu'il trouve l'idée saugrenue :
"Euh... Hagrid, pour ma baguette... j'aimerais bien... de
la cire.
- Tu as pris l'idée sur Diggory toi, non ?
- Oui.
- A vrai dire c'est une bonne chose, les baguettes s'usent moins
vite quand on les entretient. Pourtant beaucoup de sorciers croient
que c'est inutile et ridicule. Allons y."
Ils se rendirent donc chez Mr Ollivander, le vendeur de baguettes.
C'était un magasin sombre et froid. Mr Ollivander était
un homme petit, vieux et pâle , il murmura d'une voix douce :
"Bonjour monsieur Potter.
- Bonjour je voudrais... commença-t-il.
- Bois de houx, plume de phénix, 27,5 centimètres.
C'est bien ça ? reprit Mr Ollivander."
Harry acquiesça. C'étaient les caractéristiques
de sa baguette.
"J'ai entendu dire qu'elle vous avez sauvé le mois
dernier. Le priori incantatum.
- Les bruits vont vite grogna Hagrid.
- C'est Dumbledore qui m'a prévenu, assura Mr Ollivander.
Mais sinon, que désirez vous ? demanda-t-il en se
retournant vers Harry.
- De la cire, répondit timidement celui ci.
- Mr Diggory vous aurait-il donné cette bonne habitude ?
- Oui...
- Tenez, 15 mornilles. Passez en délicatement avec un
chiffon, environ toutes les trois semaines. Et si vous n'avez
pas le temps, passez en au moins si elle a reçu des coups.
Au revoir !"
Ils ressortirent du magasin. Ils ne parlèrent plus pendant
cinq minutes, encore un peu angoissés par le vendeur de
baguettes mais Hagrid dit soudain avec un sourire rayonnant :
"Tu as quelle heure à ta nouvelle montre ?
- Mais c'est vrai que je ne vous ai pas dit merci, dites donc !
répondit Harry. Alors je m'empresse de vous le dire !
Merci ! Sinon, il est... compléta-t-il en la sortant
de sa poche, quatorze heures vingt-six et treize secondes !"
Puis il se concentra sur Mrs Weasley : sur le rebord de
la montre apparut "attend".
"Et les autres doivent déjà être devant
le chaudron baveur, compléta-t-il.
- Je vois que tu sais très bien t'en servir, dit Hagrid
avec un grand sourire qui fendait en deux sa grosse barbe hirsute.
- A moins qu'ils ne soient en train d'attendre dans un magasin,
termina-t-il. En tout cas elle est magnifique ! Vraiment
très jolie, cette montre ! Mais, elle a dû
vous coûter cher. Vous n'auriez pas dû...
- Je l'ai gagnée au jeu, répondit-il avec un air
dégagé."
Harry fronça les sourcils : la dernière fois
que Hagrid avait gagné quelque chose d'important, c'était
quand Harry était en première année. Il
avait gagné un dragon (ce qui était parfaitement
illégal) et son adversaire l'avait soûlé
jusqu'à ce qu'il lui dise comment passer devant Touffu,
le chien à trois têtes qui gardait la pierre philosophale.
Voyant l'air inquiet de Harry, Hagrid s'empressa d'ajouter :
"Je jouais contre un ami de longue date ! D'ailleurs,
il n'est plus mon ami, vu que je l'ai vexé en gagnant.
Il est reparti en hurlant que j'avais triché.
- C'est vrai que vous avez triché ? demanda Hermione
essayant de prendre une attitude dégagée.
- Complètement impossible, voyons ! On joue toujours
avec les cartes du bar et elles sont ensorcelées pour
qu'on ne le puisse pas. Si au crouch-tips, on compte les cartes
qui volent jusqu'à l'adversaire, elles se mettent à
dire "Arrête de compter ça me chatouille !".
Si pour la bataille explosive on rajoute une carte dans notre
jeu qui n'a rien à y faire, elles se mettent toutes à
hurler : "Une étrangère ! Une étrangère !
C'est une espionne j'en suis sûre !" s'exclama-t-il
en imitant les voix stridentes des petites cartes, ce qui provoqua
un bon moment de rire collectif.
Après avoir été rassurés sur la provenance
de la montre, il marchèrent avec plus d'entrain.
"Maman aime bien être en avance, ils doivent déjà
être arrivés, déclara Ron."
Et il avait raison. L'autre groupe attendait devant le mur
du Chaudron Baveur.
" Euh... Molly, dit Hagrid nerveux, je suis censé
veiller sur Harry mais j'ai quelque chose de très important
à faire et je sais que je peux compter sur vous...
- Mais bien sûr Hagrid, répondit Mrs Weasley, on
va vous attendre là !"
Hagrid fit donc demi tour.
Harry, Ron et Hermione se regardèrent : pendant tout
le trajet, Hagrid avait tellement été sur ses gardes
qu'ils avaient même attendu qu'il y ait moins de monde
pour rentrer dans le magasin pour potions qui n'était
pas extrêmement bondé et maintenant, il les laissait
avec la simple surveillance de Mrs Weasley.
Harry se demanda ce que faisait Hermione : elle se décalait
en pas chassés, très discrètement, contre
le mur du Chaudron Baveur. Elle tendit la tête vers la
droite, puis revint de la même manière et se rassit
à côté de Ron et Harry.
Tous trois discutèrent un moment.
Tout d'un coup, Harry sentit son coeur battre à tout rompre.
Cho venait de passer ! Elle leur adressa un bonjour poli,
mais alors qu'elle arrivait au croisement avec le quai des embrumes,
la tête toujours tournée vers eux, une bête
bleuâtre douée de pattes arrière d'une longueur
incroyable et de gros yeux globuleux rouge sanguinolent, surgit
dans ce tournant dans un grand bond et allait lui sauter à
la figure quand Harry, qui était le plus proche, se rua
sur elle qui, surprise, tomba. Harry roula à côté
et vit la bête continuer en quelques bonds, prise dans
son élan, avant de s'assommer contre le mur du Chaudron
Baveur, près des jumeaux qui la regardèrent d'un
air dégoûté.
Une voix sèche et froide surprit Harry, toujours par terre :
"Désolé mademoiselle, dit-elle en s'adressant
à Cho."
C'était un homme grand et maigre, qui venait de surgir
à son tour du quai des embrumes.
"C'est un bonguifore, reprit-il. Il est à moi mais
il m'a échappé."
Il se dirigea jusqu'au mur, saisit le monstre encore assommé
et repartit en le traînant.
" Oh ! Mon pauvre chéri ! dit Mrs Weasley
en se hâtant vers Harry.
- C'était qui celui-là ? demanda Ron en se
précipitant pour l'aider à se relever.
- Je sais pas, répondit-il en aidant Cho à son
tour.
- Si tu veux mon avis, dit Hermione en arrivant, il n'avait pas
l'air désolé du tout quand il l'a dit. Il avait
même l'air plutôt déçu.
- Tu le connaîs ? demanda Harry en se tournant vers
Cho.
- Non, répondit-elle abasourdie. Jamais vu.
- Harry, Harry, est ce que ça va ? cria Hagrid en
courant vers eux.
- Oui, très bien, répondit celui-ci.
- Il y a une grosse bestiole répugnante qui a voulu sauter
à la figure de Cho, précisa Ron.
- Quoi ? A la figure de Cho ?
- Oui... un... comment l'a-t-il appelé déjà ?
- Un bonguifore je crois, hésita Harry.
- Il lui aurait échappé.
- Les bonguifore se dressent très facilement et sont très
dociles... Même le plus inconscient des maître ne
pourrait pas l'échapper, ils ne partent que si on leur
ordonne... dit Hagrid plus inquiet que jamais.
- Bon, vous autres, repartez au terrier, pas besoin de rester
plus longtemps ici. Moi, j'ai quelques chose à dire à
Cho.
- Bien, Hagrid, dit Molly. Allez, venez tous, on repart !
- Euh, Harry... merci, dit Cho timidement avant de partir avec
Hagrid."
Ils entrèrent dans le Chaudron Baveur pour reprendre la
poudre de cheminette.
Quand ils arrivèrent, Mr Weasley et Mr Diggory étaient
toujours au ministère, mais Percy et Pénélope
étaient déjà arrivés.
"Dis donc ! s'exclama Lee. Quels réflexes, Harry !
- Merci, répondit celui-ci.
- Oh, mon chéri ! dit Mrs Weasley sans cesser de
l'étreindre. Tu vas bien ? Tu veux un remontant ?
- Non non, ça va."
La journée se termina normalement mais, vers onze heure,
alors qu'ils allaient se coucher, Hermione fit signe à
Harry et Ron de rester. Il se rassirent donc, attendant que les
jumeaux et Lee aillent rejoindre leur chambre. Ils y consentirent
vers minuit.
"Alors ? demanda vivement Ron à Hermione.
- Je voulais vous parler d'Hagrid.
- Oui ?
- Vous savez où il est allé quand il nous à
laissés à la surveillance de ta mère ?
- C'était ça que tu regardais quand tu as fait
des pas chassés contre le mur ? s'exclama Harry.
- Oh ! Ce n'est pas le moment de se moquer de moi, reprit-elle
énervée.
- Bon d'accord, mais où il allait alors ? demanda
Harry.
- Il est retourné au magasin de potions.
- Oui et alors ?
- Il est revenu les mains vides, il n'avait rien acheté !
- Peut-être qu'il n'a fait que jeter un coup d'oeil, proposa
Ron.
- Ron, réfléchis bon sang ! s'emporta-t-elle.
Il n'a jamais été aussi collant quand on a fait
les courses. Il n'a pas arrêté d'empêcher
Harry de s'éloigner et tout d'un coup, il le laisserait
pour aller faire du lèche-vitrines au magasin de potions ?
Ca n'a pas de sens !
- Peut-être qu'il allait acheter quelque chose mais qu'il
est revenu aussi sec en entendant le bonguifore arriver, tenta
Harry.
- Non, je guettais son retour et il était déjà
en train de revenir quand Cho s'est fait attaquer. En plus, s'il
avait quelque chose à acheter, il l'aurait fait pendant
que nous renouvelions nos fournitures.
- Peut-être qu'il n'y a pas pensé avant, risqua
Ron.
- Pour qu'il laisse Harry, ça devait être quelque
chose d'important. Et quelque chose d'important, ça ne
s'oublie pas comme ça. Je pense plutôt qu'il ne
voulait pas qu'on soit là.
- Il faut dire que ce que tu dis tiens debout, admit Harry.
- Une autre chose qui m'a marqué, reprit Hermione, comme
il a paru inquiet quand on lui a dit que Cho s'était fait
attaquer...
- Oui mais ça c'est tout à fait compréhensible,
répondit Harry, rêveur.
- Mon cher Harry, s'exclama Ron, oublierais-tu que lui n'est
pas amoureux d'elle ?
- Oh... oui... excusez-moi, répondit-il en rougissant.
Mais tout de même, il nous a expliqué pourquoi après
et on peut le croire : il est tout de même professeur
de soins aux créatures magiques.
- Donc si on récapitule, reprit Ron, Hagrid a protégé
Harry comme la prunelle de ses yeux. Tout d'un coup, il a quelque
chose de très important à faire au magasin pour
potions qu'il ne veut pas que nous sachions. Puis, il est mort
d'inquiétude pour Cho et va s'entretenir avec elle.
- Bref, c'est incompréhensible, conclut Hermione."
Harry sortit la montre de sa poche et se concentra sur Hagrid
. La montre n'afficha rien, mais l'aiguille tournait dans tous
les sens.
"Il ne veux pas que je sache où il est, dit Harry
en relevant la tête vers ses amis."
Le lendemain, Pénélope, Lee et Lucie repartirent.
Tout d'un coup, bien qu'ils soient encore onze, la maison parut
vide.
Les jours passèrent sans qu'ils n'en sachent plus sur
le mystère que gardait Hagrid.
Harry qui avait la ferme intention de gagner la coupe de Quidditch
de Poudlard, s'entraînait dur avec Charlie. En quelques
semaines, il avait fait beaucoup de progrès. Il arrivait
maintenant parfaitement à la chandelle de Louts.
Ainsi s'écoulèrent les vacances, qui prirent fin,
comme toutes les bonnes choses.
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