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Harry Potter et
le pouvoir du cristal
par Tilicho
Chapitre 6
Une nuit mouvementée
Harry rouvrit les yeux. Il était allongé dans
un lit. Quelqu'un lui avait enlevé ses lunettes. Il essaya
de s'asseoir, mais il se rendit compte qu'il n'en avait pas la
force.
"Mes lunettes..." murmura-t-il.
Quelqu'un en qui Harry crut reconnaître Hermione les
lui apporta précipitamment. Il les enfila et les contours
de la pièce se firent plus nets.
Il se trouvait à l'infirmerie, un endroit qu'il connaissait
bien en raison de visites fréquentes après de terribles
péripéties. Lorsqu'il avait fallu lui faire repousser
tous les os d'un bras, par exemple...
Il se rendit compte qu'il n'était pas seul. Beaucoup
d'élèves et de professeurs l'entouraient.
"Cho...murmura-t-il.
- Vous avez trop chaud, Potter ? demanda McGonagall, nous
qui avions peur que vous preniez froid...
- Non, je parle de Cho, Cho Chang..."
Il y eut un soudain silence. Les élèves s'échangèrent
quelques regards gênés.
"Que s'est-il passé ? demanda Harry, soudainement
inquiet, elle n'est quand même pas... Pas... Morte ?
Hein, elle n'est pas morte ?
- Non, rassure-toi, Harry, elle n'est pas morte. Par contre,
toi, tu as failli.
- Que s'est-il passé ? interrogea Harry, et Cho,
où est-elle ?
- Repose-toi, Harry, répondit Hermione avec douceur, tu
en as besoin.
- S'il vous plaît, implora-t-il, expliquez-moi !
- En fait, Tu-Sais-Qui est entré à Poudlard...
commença Ron.
- Qui ça, Voldemort ? demanda machinalement Harry.
- Ne prononce pas son nom ! s'écria Ron, enfin, oui,
c'est de lui que je parle. On ne sait pas comment il est entré.
Peut-être en transplanant.
- COMBIEN DE FOIS FAUDRA-T-IL VOUS LE REPETER ? s'égosilla
Hermione, ON NE PEUT PAS TRANSPLANER DANS L'ENCEINTE DE POUDLARD !
VOUS N'AVEZ PAS LU...
- Non, répliqua Ron, nous n'avons pas lu "L'histoire
de Poudlard". Je peux continuer ? Très bien.
Donc, nous ne savons pas comment IL a pénétré
dans l'école. Enfin, bon... En entrant dans la grande
salle, un hibou t'a attaqué, un dôme s'est formé
autour de vous. Tu as perdu ta baguette magique. Au bout d'un
moment, le hibou s'est envolé et Tu-Sais-Qui est arrivé.
Ensuite, il t'a jeté le sortilège Doloris. Tu lui
as parlé avec mépris, il s'est vexé et t'a
plaqué les mains sur le visage. Là, tu t'es mis
à hurler et tu as été gravement brûlé.
Ensuite, il t'a jeté le sortilège Doloris une vingtaine
de fois et il t'a même frappé avec une terrible
violence jusqu'à ce que...Dumbledore mette fin à
tout ça.
- Dumbledore ? répéta Harry, j'avais donc
raison ! Il n'était pas mort !
- Non, Hermione a eu une soudaine révélation. Elle
a couru voir Goujon et ils se sont précipités chez
Dumbledore. Là, ils ont utilisé un sortilège
de transparence sur le corps et ils se sont rendu compte que
les os du cadavre étaient blancs, comme ceux d'un Cracmol,
d'un moldu ou d'un sorcier pas doué du tout. Or, comme
tu l'as dit à Tu-Sais-Qui, Dumbledore est le plus grand
sorcier de tous les temps. Ses os devraient être dorés.
Ils en ont déduits que quelqu'un avait enlevé Dumbledore
et fait absorber du Métanectar un moldu...
Ensuite, Hermione a envoyé un hibou à Dumbledore.
Comme un hibou trouve toujours les destinataires de la lettre,
elle a pris le balai que tu lui as offert et elle a suivi sa
chouette jusqu'à Dumbledore. Dave est venu avec elle.
Là, ils ont délivré Dumbledore avec le sortilège
Alohomora. Dave est parti sur son balai à lui. Ils sont
venus ici, Dumbledore était sur le balai d'Hermione. Lorsqu'ils
sont arrivés, Dumbledore a réussi à passer
à travers le dôme. Apparemment, seuls les meilleurs
sorciers adultes peuvent le faire. Là, en voyant Dumbledore,
Voldemort s'est enfui en courant à une vitesse incroyable.
On t'a amené ici et voilà."
Harry siffla d'admiration devant ce récit. Mais une
chose le gênait encore.
"Et Cho, dans tout ça ? demanda-t-il.
- Repose-toi, répondit McGonagall d'une voix qui se voulait
apaisante.
- Répondez-moi ! Je veux la voir ! Vous ne pouvez
pas me l'interdire !" hurla Harry, en prise d'une colère
incontrôlable.
Il se leva, vacilla et sombra à nouveau dans le néant.
Lorsqu'il se réveilla, il faisait nuit. Il se redressa
dans son lit. C'est à ce moment-là qu'il se rendit
compte qu'il avait plusieurs côtes cassées. Il poussa
un petit gémissement de douleur.
"Ah, tu es réveillé, fit une voix, ne t'occupe
pas de moi, repose-toi, Harry. Tu as été si courageux...
- Qui êtes-vous ? demanda Harry d'une voix endormie,
je connais votre voix, mais je suis trop endormi pour savoir
à qui elle appartient."
L'homme apporta ses lunettes à Harry qui les mit sur
son nez. Dumbledore se tenait devant lui, un sourire bienveillant
aux lèvres. Quand il vit son arrière grand-père,
Harry ne put s'empêcher de sourire.
"Le message du phénix... C'était vous ?
interrogea Harry.
- Oui, c'était moi.
- Dans ce cas, j'ai plein de questions à vous poser !
- Je t'écoute, Harry.
- Premièrement : Mr Goujon a acheté un os
de mon père dans un magasin dans l'allée des Embrumes.
Comment se fait-il que cette boutique vende de telles choses ?
- Eh bien, lorsque l'on fait de la magie noire, on a parfois
besoin de ce que les sorciers appellent des reliques : des
"morceaux" de sorciers illustres. Le vendeur s'est
donc procuré l'os par des trafiquants et il peut ainsi
le revendre dans sa boutique. Tu as eu beaucoup de chances que
personne ne l'ait acheté avant toi. C'est même étrange...
D'autres questions ?
- Oui. Sirius m'a écrit un message au jus de citron sur
ma lettre. Pourquoi tant de précautions ?
- Il a trop peur d'être pris. Si quelqu'un intercepte le
courrier et voit que Sirius est aussi bien informé sur
l'actualité à Poudlard, le ministre de la magie
pourrait me faire absorber du veritaserum ce qui me ferait tout
avouer.
- Il m'a aussi parlé d'Hagrid et Mme Maxime...
- Eh bien, ils n'ont malheureusement pas retrouvé leurs
parents.
- Il m'a aussi envoyé des gallions magiques...
- Je suis désolé, Harry, je ne peux rien te dire
là-dessus, je ne sais rien à ce sujet. Tu as encore
des questions ?
- Oui, beaucoup, répondit Harry, pourquoi, lorsque mes
parents sont morts, j'ai été confié aux
Dursley et non pas à Sirius ou à vous ?
- Eh bien, nous estimions que tu serais plus en sécurité
chez des moldus. Tu serais à l'abri des partisans de Voldemort.
Car, même après sa disparition, il y en a qui ont
continué à le soutenir et même voulu te tuer.
- Et, que signifie cette histoire d'héritier ?
- Je pense que tu peux répondre toi-même à
cette question, répondit le vieil homme en souriant.
- Oui, mais, si vous êtes mon arrière grand-père,
vous devez aussi être l'héritier de Gryffondor,
tout comme mon père l'a été. Pourquoi ne
pas avoir ouvert la chambre des secrets ?
- Car nous ne disposions pas d'une force suffisante en nous.
Il faut être habité par quelque chose de spécial,
un je-ne-sais-quoi capable de te donner tout ce dont tu as besoin.
Cette force est en toi grâce à tout l'amour que
t'a porté ta mère, grâce à son sacrifice
pour toi. D'autres questions ?
- Oui, encore des tonnes ! s'exclama Harry, Mr Goujon m'a
dit que l'os de mon père était mon unique chance
de revoir mon père un jour. J'avoue que je ne comprends
pas...
- Tu le comprendras bien assez tôt, ne t'inquiètes
pas, répondit Dumbledore mystérieusement, mais,
quand tu reverras ton père, je voudrais que tu m'appelles.
J'aimerais tant lui reparler, rien qu'une fois...
- Euh...D'accord, dit Harry, un peu surpris, et Cho Chang, vous
ne savez pas où elle est ? Chaque fois que je pose
la question, on ne veut pas me répondre...
- Mange ce que tes camarades t'ont apporté, Harry, répondit
Dumbledore, un peu gêné.
- Mais, professeur ! Pourquoi ne voulez-vous pas me répondre ?
- Tiens, ils t'ont apporté des dragées surprises
de Bertie Crochue...
- Professeur ! s'emporta Harry, j'ai le droit de savoir
ce qui est arrivé à Cho !
- Bon, d'accord, répondit Dumbledore en baissant la tête,
Voldemort l'a enlevée. Je suis désolé, Harry."
Harry se mit à pleurer à chaudes larmes. Pourquoi
les personnes qu'il aimait disparaissaient toujours ? D'abord
ses parents, ensuite le professeur Lupin, Sirius qui était
obligé de se cacher et, à présent, Cho...
Il aurait tellement eu besoin de lui parler... N'était-elle
pas sa petite amie, après tout ?
Pourquoi la vie était-elle si injuste ?
"Je pars à sa recherche ! s'écria
Harry.
- Non, repose-toi, répondit Dumbledore, lorsque l'on fait
quelque chose sous le coup de la colère, ça ne
peut pas réussir. Calme-toi et commence à élaborer
un plan dans ta tête. Tu le réaliseras lorsque tes
côtes seront réparées et que tu te sentiras
mieux. Crois-moi, c'est la meilleure solution. Promets-moi de
ne rien tenter quand que je ne t'en aurai pas donner l'autorisation.
- Je promets, maugréa Harry en croisant les doigts.
- Décroise tes doigts et promets-moi à nouveau
de ne rien tenter quand que je ne t'en aurai pas donné
l'autorisation, répliqua Dumbledore.
- Comment savez-vous que... ?
- Eh bien, Harry, il se trouve que je le sais, voilà tout.
Peux-tu refaire ta promesse, s'il te plaît ? Sans
tricher, bien entendu...
- Je promets, répondit Harry.
- Très bien, je peux alors m'en aller tranquille."
Dumbledore tourna les talons et ouvrit la porte.
"Professeur... commença Harry.
- Oui ?
- Rogue...
- Le professeur Rogue, corrigea Dumbledore.
- Oui, le professeur Rogue, il a du être sacrément
déçu de vous voir revenir, non ?"
Dumbledore sourit et revint vers Harry et s'assit à
ses côtés.
"Oui. Je n'aurais jamais pensé qu'il puisse convoiter
ainsi ma place de directeur. Le professeur McGonagall la mérite
bien plus, dit-il.
- Professeur, reprit Harry, je ne veux pas donner l'impression
d'insister lourdement, mais...
- Tu veux savoir ce qu'il s'est passé lorsque je lui ai
donné sa première chance, Harry ?
- Oui.
- Eh bien, il a essayé de m'assassiner.
- Quoi ??
- Oui. Voldemort avait repris contact avec lui et lui avait demandé
de m'assassiner. Severus, trop peureux pour refuser avait essayé
d'obéir. Malheureusement, il a échoué et
me voici. Mais, dit-il en fronçant les sourcils, pourquoi
me demandes-tu ça ?
- Eh bien, professeur, je me demandais comment Voldemort a réussi
à entrer à Poudlard. Une complicité interne
lui aurait certainement... euh... facilité la tâche...
- Écoute, Harry, je ne veux pas que ce soit un souci pour
toi. Il ne faut pas t'inquiéter. Severus nous a donné
des informations très importantes en espionnant Voldemort,
au péril de sa vie.
- Mais, si jamais il vous jouait de nouveau un mauvais tour de
ce genre-là ?
- Il ne le fera pas, Harry, je le sais. Maintenant, prends un
peu de chocolat, tu te sentiras mieux."
Harry prit docilement son chocolat et Dumbledore, satisfait,
sorti de la pièce.
Harry resta là, allongé dans son lit à
baldaquin, ses yeux grands ouverts fixant le plafond. Il s'endormit
finalement au bout de quelques minutes.
Cette nuit-là, il fit un cauchemar. Dumbledore se penchait
sur lui, l'air grave.
"Ne t'occupe pas de moi, disait-il, je n'en vaux pas
la peine, mais, méfie-toi de Severus, méfie-toi !"
Le visage du vieil homme se métamorphosa en celui de
Rogue.
"Je suis là ! siffla-t-il, vous n'avez plus
aucune chance, Potter !"
Le professeur brandit un couteau et son visage se transforma
en celui du basilic.
"Ne pas le regarder dans les yeux, surtout, pensa Harry,
ne pas le regarder dans les yeux !"
Il y eut un "pop" et le basilic devint Voldemort.
"Il y a si longtemps que j'attends ce moment, murmura-t-il,
alors, Harry, qu'est-ce que ça te fait de savoir que tu
vas mourir ?
- Je ne vais pas mourir, rétorqua Harry.
- Comme c'est attendrissant... Mon pauvre, tu n'auras même
pas une mort glorieuse ! Pomfresh viendra t'apporter ton
petit-déjeuner, essayera de te réveiller mais,
elle se rendra compte qu'elle ne pourra pas te réveiller !"
Voldemort éclata d'un rire glacial, un rire sans joie.
Harry ressentit une terrible brûlure à sa cicatrice.
Il se retourna pour chercher une issue. Son ennemi riait toujours.
Il se retrouva devant le miroir du Risèd. Il vit son propre
reflet, en pyjama. Le Harry du miroir lui fit un petit clin d'oeil,
sortit de sa poche quelque chose ressemblant vaguement à
un cristal et disparut. Harry sentit le cristal tomber dans sa
poche. Cette scène lui en rappelait une autre qu'il avait
vécue, 4 ans auparavant lorsqu'il avait dû protéger
la pierre philosophale. Il se retourna. Étrangement, Voldemort
avait disparu. Harry se mit à le chercher tout en détaillant
l'endroit où il se trouvait. Ça ne ressemblait
pour lui à rien de connu. Il n'y avait pas de mur, pas
de plafond, pas même de sol. Tout était blanc. Il
n'avait nulle part où se cogner. C'était comme
une pièce sans fin. Voldemort pouvait être n'importe
où. Ne sachant que faire, il sortit le cristal de sa poche.
Il était violet. Soudain, il devint rouge et or. Comme
si ses gestes étaient guidés par une main invisible,
Harry appuya le cristal contre son front et se retrouva dans
son lit.
Harry était en nage. Juste après qu'il se soit
réveillé, Dumbledore entra dans la pièce.
"Harry ! s'écria-t-il, je suis désolé,
je n'ai pas pu te protéger ! Ils ont réussi
à pénétrer dans tes rêves ! C'est
très grave, Harry ! Tu es sain et sauf ?
- Euh... Oui, répondit Harry.
- Que s'est-il passé exactement ?" demanda Dumbledore.
Harry raconta son histoire. Dumbledore fronça les sourcils.
"Quelque chose me tracasse, dit-il, pourquoi Voldemort
a-t-il fui ? Ce n'est pas normal. As-tu toujours le cristal ?"
Harry regarda dans sa poche et s'aperçut que oui. Il
acquiesça et le donna à Dumbledore. Le vieil homme
l'examina sous toutes ses coutures.
"Mmmh... Magnifique ! murmura-t-il, mais, en même
temps, je trouve ça un peu... Comment dire... Inquiétant,
diabolique...
- Je ne suis pas d'accord, professeur, répondit Harry,
après tout, c'est ce cristal qui m'a sauvé. C'est
aussi ce cristal que j'ai vu dans le miroir du Risèd.
- Parfois les choses que l'on aime sont des dangers... murmura
sagement Dumbledore.
- Je le sais professeur."
Dumbledore sourit à Harry. Il lui donna une potion
pour un sommeil sans rêve et disparut dans un éclair
bleu. Harry regarda le cristal. Il décida d'essayer de
lui poser des questions pour voir si une image s'affichait en
réponse.
"Qui peut m'aider à trouver la chambre des secrets
de Gryffondor ?" demanda-t-il.
La pierre devint jaune et Harry distingua l'image de la petite
licorne que Hagrid lui avait offerte à Noël dans
des volutes de fumée.
"Luna ??" murmura-t-il, incrédule.
Le cristal reprit sa couleur mauve et une voix s'en éleva :
"Elle sera ton guide. Elle a vécu bien plus longtemps
que tu pourrais le penser. Elle sait tout sur toi. Elle sait
tout sur Poudlard. Gryffondor a été son maître.
-Gryffondor ? répéta Harry, n'y comprenant
plus rien.
-Oui, il a été son propriétaire. Quelqu'un
l'a revendue à son créateur après la mort
de Godric.
-De quoi me protégez-vous ? demanda Harry au cristal.
-De toi, Harry.
-Comment ça, de moi ?"
Le cristal ne répondit pas. Harry se rendormit après
avoir bu la potion.
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